Marine 1 Juin 2023

La dissuasion maritime française

Crédit image de couverture : Naval Group

Le fait que la France possède le deuxième domaine maritime mondial, après les États-Unis lui inculque le devoir de contrôle et de surveillance d’espaces maritimes de plus de 10.2 millions de km², répartis sur tous les océans, représentant autant d’enjeux économiques que stratégiques.

Notre pays attache donc une grande importance à la dissuasion militaire en mer. Avec l’un des plus grands domaines maritimes au monde, comprenant les océans Atlantique, Pacifique et Indien, la France déploie des efforts considérables pour protéger ses intérêts et dissuader toute menace potentielle.

© Jean-Philippe Pons
© Jean-Philippe Pons

La dissuasion militaire en mer repose sur la possession d’une force de dissuasion nucléaire. En effet la Marine Nationale dispose de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) équipés de missiles balistiques, constituant la composante sous-marine de sa dissuasion. Ces sous-marins, armés de missiles nucléaires stratégiques, patrouillent en mer de manière permanente, garantissant une présence discrète mais toujours dissuasive.

© Naval Group
© Naval Group

En complément de ces bâtiments de très grande taille, nous avons les Sous-marins Nucléaires d’Attaque (SNA) qui sont des sous-marins largement plus petits, mais tout aussi décourageants pour les ennemis.

La dissuasion en mer permet à la France de se protéger contre toute menace d’agression extérieure en faisant peser sur les éventuels adversaires la certitude d’une riposte nucléaire. Cela décourage toute tentative de s’en prendre aux intérêts français, en mer ou sur le territoire national.

La dissuasion en mer implique également une capacité de projection importante, et ce, en quelques jours, et tout autour du globe ! On doit cette prouesse aux nombreuses bases navales disséminées aux quatre coins du monde :

La France coopère également avec ses alliés et partenaires pour renforcer la dissuasion militaire en mer. Elle participe à des exercices conjoints et des opérations multinationales, renforçant ainsi les capacités et la crédibilité de sa dissuasion. La coopération régionale et internationale contribue à maintenir la stabilité et la sécurité en mer, réduisant ainsi les risques de conflit.

De plus, la force maritime de l’aéronautique navale permet une supériorité depuis les airs face aux bâtiments récalcitrants.

© Romain Mellaza
© Romain Mellaza

On peut citer le Rafale Marine qui permet aux marins du ciel de réaliser des frappes imparables contre une cible donnée, l’Atlantique 2 qui est l’avion de patrouille maritime par excellence de l’armée française ainsi que le Caïman (surnom du NH90 NFH) capable de mener des missions multi-luttes envers des sous-marins ou des bâtiments de surface comme contre le terrorisme par exemple. Le fait que cet hélicoptère puisse embarquer sur des frégates représente là aussi une capacité non négligeable de projection !

La FREMM “Aquitaine” et un Caïman Marine © Philip Plisson|inline
La FREMM “Aquitaine” et un Caïman Marine © Philip Plisson

En parlant des navires composant la flotte de surface française, nous avons ici une frégate multimissions (dénommée FREMM) qui est une frégate de la classe des 6 000 tonnes, elle met en œuvre des capacités anti navires (missiles mer-mer), des moyens d’autodéfense contre les sous-marins (torpilles MU 90), ainsi que des capacités d’autodéfense anti-aérienne (missiles Aster 15) et une capacité de frappe dans la profondeur (Missiles de croisière navals dit “MdCN”) pour la version anti sous-marine (ASM) ou de défense aérienne pour la version à capacité de défense aérienne renforcée (missiles Aster 15 et 30).

Enfin, on ne peut parler de la marine française sans citer le fameux porte-avions Charles de Gaulle, il est le vecteur majeur des missions de projection de puissance et de maîtrise de l’espace aéro-maritime menées par la Marine. Il participe aussi au recueil de renseignement et à la dissuasion nucléaire grâce à la capacité d’emport du missile aéroporté ASMP-A (air-sol moyenne porté amélioré) sur le Rafale Marine. Avec le groupe aéronaval, la France dispose d’un instrument politique et stratégique de premier plan.